Les origines de l’éventail
- 11 août 2023
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Les origines de l’ éventails
Les origines de l’éventail sont complexes à établir. Les récits et témoignages diffèrent d’une époque à l’autre et en fonction du continent sur lequel on se place.
Nous n’avons aucune preuve de l’existence de l’éventail à l’époque préhistorique.Toutefois, son utilité dans les tâches quotidiennes, comme entretenir un feu, se rafraîchir ou encore chasser les insectes permet de penser que nos lointains ancêtres ne l’ont pas ignoré.
De plus, les premiers prototypes que nous connaissons aujourd’hui ont des formes inspirées de la nature, aussi bien des végétaux (leurs feuilles) que des animaux (leurs ailes). Or, tous ces matériaux étaient à la disposition des hommes préhistoriques, et ce en abondance. On peut donc penser que ces derniers les utilisaient également.
Les termes spécifiques à l'éventail qui sont utilisés dans cet article sont tous détaillé dans le lexique. N'hésitez pas à le consulter en amont !
Le mythe de l’origine de l’éventail
Une légende d’Europe Médiévale prétend que l’éventail naquit … dans le Jardin d’Eden ! Excusez du peu…
En effet, Eve, gênée par le regard insistant d’Adam sur sa udité, se saisit d’une branche d’arbre et se dissimula derrière elle. Il n’en faut, semble t’il, pas plus pour que le premier éventail apparaisse.
Vous ne serez cependant pas surpris d’apprendre que les chercheurs préfèrent une autre hypothèse, celle-ci manquant cruellement de sources… Ils « s’orientent » donc davantage vers une apparition provenant de Chine.
L’origine de l’éventail : en ORIENT et au MOYEN-ORIENT
Il semble que l’Orient soit le berceau de l’éventail où il cohabitait avec l’ombrelle. C’est dans cette partie du monde que, très tôt, ont été créés de beaux spécimens. L’un des pays ayant les plus anciens vestiges d’éventails est la Chine.
La Chine
Depuis sa création, l’usage de l’éventail est très répandu en Chine. C’est une partie essentielle de la toilette féminine ainsi qu’un élément important de l’étiquette sociale. Il était donc de très bon ton d’en posséder un.
Selon les poètes chinois, l’éventail brisé ainsi que l’écran sont apparus en Chine environ en 2000 av JC. En effet, une pièce de l’auteur Lo-ki prétend que c’est sous l’empereur Wou-wang qu’a été inventé l’éventail brisé. La feuille était en bambou et son manche était en ivoire. Les écrans, quant à eux, étaient en plume ou en soie. Ils pouvaient également être en bambou ou en feuilles de palmiers tressés ce qui les rendait légers et faciles à manipuler. Les éventails au long manche étaient appelés « tchang-chen », tandis que les petits écrans étaient désignés par « pien-mien ». Ces derniers étaient plus larges dans leur partie supérieure, tandis que leurs contours étaient à peu près ceux d’un trapèze renversé aux angles arrondis.
D’autres descriptions d’éventails sont présentes dans les textes tels que « Tchêou-Li », ouvrage datant de -1100 av J-C, dans lequel ils étaient décrits comme ornant les chars impériaux : « l’impératrice a cinq grands chars. Le premier est le char aux plumes de faisan appareillées. Le second est le char aux plumes de faisans serrées. », quant au cinquième char « il porte un éventail et un dais en plumes ».
La Chine est le pays qui possède le plus vieil exemplaire d’éventail d’Orient ; trouvé dans une tombe près de la province de Gangsha, ce dernier date du IIe siècle av JC. Sa fabrication, tout en bambou tissé, procède d’une telle technique qu’il parait cohérent de penser, malgré le manque de documentation, qu’il en existait d’autres exemplaires déjà bien avant cette date.
Les origines de l’éventail : L’Inde
L’éventail est cité dans le Mahâbhârata et le Râmâyana,( entre le IVe av JC et le IVe siècle) deux des textes religieux les plus importants de l’Inde. En effet, un extrait du poème de Krishna-Dwapayana contenu dans le Mahâbhârata, dit que « cette riche litière, sur laquelle était couché le monarque Pândou, fut ensuite ornée d’un éventail, d’un chasse-mouche et d’une blanche ombrelle ». On remarque ici que l’éventail était à la fois un outil et un élément de parure. Fabriqués avec des feuilles de Lotus, de palmier, de bananier ou encore de jonc, ils sont appelés « pânk’hâ ».
Gigantesques, ils sont agités par les domestiques « pânk’hâ-berdâr » cachés derrière des paravents. Ces éléments souvent très décorés font l’objet de nombreuses descriptions par les poètes sanskrits et sont également très présents dans les sculptures hindoues.
A cette même période, des chasse-mouches appelés « tchaoùnrys » existaient, fabriqués en queue de yack ou de buffles provenant du Tibet. Les « tchamara », éventails indiens, y étaient souvent associés. Ils étaient les attributs des plus privilégiés et étaient utilisés par les brahmanes ainsi que par les autres membres importants de la société. Quand ces derniers sortaient à cheval, les « Sâïs », palefreniers indiens, courraient à pied à leur coté en agitant un « Tchaoùnrys » afin de les éventer. Les éventails de cette époque symbolisaient, entre autre, les cycles successifs du jour et de la nuit.
Les origines de l’éventail : La Mésopotamie- l’Assyrie
En Assyrie, ancien empire du nord de la Mésopotamie, les éventails étaient utilisés en de multiples occasions et faisaient partie intégrante de la vie quotidienne, dès 2000 ans av JC. Comme on peut le voir sur la représentation ci-dessus, les assyriens se servaient d’éventails attachés à une poutre au dessus des lits de repos, qu’un esclave pouvait agiter à l’aide de cordes en l’actionnant comme un balancier.